Marque de streetwear : quel rappeur a créé une marque comme 8 ?

Com8 n’apparaît jamais dans le palmarès des griffes les plus citées, alors qu’elle a bousculé le streetwear français dès le milieu des années 90. Jamais adossée à une figure du rap, elle a pourtant accompagné l’explosion du mouvement dans la rue comme à la télévision, jusqu’à devenir un uniforme officieux de toute une génération.

Deux autodidactes ont fait éclore une marque qui, bien avant la vague des collaborations entre rappeurs et créateurs, a imposé ses coupes larges et ses logos assumés. Com8 trace un parcours singulier, à rebours des success-stories sur-mesure et des stratégies ficelées dans les bureaux de majors. Ici, pas de storytelling fabriqué : la marque avance, portée par des convictions et une énergie brute.

Com8, une marque emblématique du streetwear français

À la fin des années 90, Com8 s’impose comme une marque de streetwear issue de la banlieue parisienne, portée par la dynamique de la Seine-Saint-Denis et le souffle de la culture hip-hop. Fondée par Joey Starr et Roland Ragot, elle revendique un ancrage urbain rare, mariant mode urbaine et identité affirmée. Rapidement, les vêtements floqués Com8 se retrouvent sur les épaules des jeunes de Saint-Denis à Paris, puis partout en France, des quartiers aux vitrines de centre-ville.

Pourquoi cet engouement ? Com8 va droit au but et colle à l’ADN du rap français. Inclusivité, diversité, unicité, mais aussi travail et persévérance : autant de valeurs partagées par une génération qui cherche à se faire entendre. La marque ne fait pas que vêtir, elle fédère et raconte une histoire collective.

Loin des codes aseptisés, Com8 célèbre ses racines populaires. Son esthétique, puisée dans la banlieue parisienne, reste brute et sincère, à contre-courant de la mode traditionnelle. Au fil du temps, elle se réinvente, notamment lors de sa renaissance avec une touche streetwear chic, tout en restant fidèle à son socle. T-shirts, hoodies, cabans : Com8 continue d’animer la scène streetwear française, maintenant le lien entre culture urbaine et l’histoire du vêtement.

Quels rappeurs et créateurs se cachent derrière la naissance de Com8 ?

Impossible de dissocier l’histoire de Com8 de celle de Joey Starr. Icône du rap hexagonal, cofondateur du groupe NTM, il incarne la culture urbaine de Seine-Saint-Denis. Avec Roland Ragot, il lance la marque en 1998 pour traduire, en vêtements, l’énergie et l’esthétique d’une génération issue des quartiers populaires, confrontée aux réalités sociales.

Com8 s’inscrit dans la vague où les artistes, souvent rappeurs, investissent la mode comme prolongement de leur identité. Kool Shen, autre pilier de NTM, n’est pas cofondateur, mais son influence sur l’imaginaire du streetwear reste forte. L’aventure entrepreneuriale doit beaucoup à Roland Ragot, discret mais décisif, dont la maîtrise du textile a donné à Com8 une solidité rare dans le secteur.

La marque appartient désormais à Ad Valorem Rhonetex. Jordan Nacmias y joue un rôle de moteur, préservant l’héritage tout en orientant la renaissance vers un streetwear chic. Com8 incarne toujours ce croisement entre rap, audace entrepreneuriale et territoire urbain. La connexion à la banlieue parisienne structure, depuis le départ, l’authenticité de la marque.

Comment la culture hip-hop façonne l’identité et l’influence de Com8

Dès ses débuts, chaque fibre de Com8 vibre au rythme de la culture hip-hop. L’ancrage dans le rap français est une évidence. L’impulsion vient de Joey Starr, visage de NTM, dont les convictions forgées dans la banlieue parisienne s’incarnent dans une mode urbaine engagée. Ici, le streetwear devient manifeste, un signe d’appartenance et de revendication pour une jeunesse en quête de reconnaissance.

Com8 n’avance pas seule. Plusieurs personnalités issues du sport et de la culture urbaine se joignent à l’aventure. En voici quelques exemples marquants :

  • Souleymane Diawara, footballeur reconnu,
  • Sylvain Wiltord, champion d’Europe,

deviennent les visages du style Com8, illustrant la perméabilité entre scène urbaine et univers sportif. Ce mélange contribue à forger une identité hybride, entre rap, compétition, Seine-Saint-Denis et stades nationaux.

L’influence de Com8 s’étend bien au-delà de son berceau francilien. Elle fait figure de référence pour la diversité, l’unicité et la persévérance. Les codes du streetwear français se diffusent, inspirant le prêt-à-porter populaire comme les collections plus haut de gamme. Toute la scène streetwear hexagonale puise dans ce modèle, à la croisée de la réalité sociale, du rythme musical et de la rue.

Femme confiante en streetwear dans un studio créatif

Les pièces iconiques qui ont marqué l’histoire et le retour de la marque

Le parcours de Com8 s’écrit à travers ses vêtements phares. Dès la fin des années 90, le t-shirt siglé Com8 devient le manifeste d’une génération. Coton épais, coupe généreuse, lettrage affirmé : la signature visuelle se repère aussitôt sur les épaules des rappeurs, sur les terrains de basket de Seine-Saint-Denis ou dans les rues de Paris. Il ne s’agit plus seulement d’un vêtement, mais d’une affirmation d’identité urbaine.

La marque décline ensuite une gamme plus large, avec des hoodies, crewnecks, cabans. Toutes ces pièces partagent des lignes franches, des couleurs sobres, des matières solides. La collaboration avec Everlast renforce le lien entre mode urbaine et univers sportif, brouillant les frontières traditionnelles du vêtement. Chaque collection propose une lecture renouvelée du streetwear français, entre héritage et nouveauté.

Après une période de silence, Com8 signe son retour avec une orientation streetwear chic. Les chemises structurées, pulls revisités et collaborations inattendues séduisent une clientèle à la recherche d’authenticité et d’originalité. Les pièces d’archives s’arrachent aujourd’hui lors de ventes chez Artcurial, preuve que Com8 occupe une place singulière dans l’histoire de la mode urbaine et continue de laisser son empreinte sur la scène streetwear française.

Com8 n’a jamais eu besoin d’un storytelling préfabriqué ni d’un logo omniprésent sur les réseaux sociaux pour marquer son époque. La marque reste un symbole, un point d’ancrage, un témoin du dialogue permanent entre la rue, la musique et la mode. Si chaque génération se cherche un uniforme, Com8 aura, sans doute, légué le sien à toute une jeunesse.

D'autres articles sur le site